Memoire entre silence et oubliLa

A l'origine de la philosophie de l'etre, comme a celle de la philosophie de l'existence, la memoire joue un role significatif. Elle marque le temps de la fondation de la premiere, et elle date l'accueil de l'homme dans la deuxieme. Souvenir objectif ou realite psychologique, elle instaure la chronologie dans le devenir naturel et dans les relations sociales. Elle marque alors la naissance de l'historiographie. La mmoire dicte l'homme l'art de nommer. Dire les choses, c'est les nommer, c'est signaler la prsence ou l'absence, chez une personne ou une chose, d'une appellation spcifique. La mmoire permet d'inscrire l'histoire dans les mouvements de l'tre, et d'tablir la corrlation entre le temps et l'existence. Elle devient le lieu o le temps embrasse l'existence, une existence relle ou virtuelle. La mmoire peut dpasser la ralit du temps, elle peut dfier l'ternit comme matresse du temps. La mmoire tisse dans une mme trame le pass, le prsent et l'avenir, assurant ainsi l'homme l'authenticit de son tre dans sa vocation sociale. Ce qui lui permet, par le retour ses racines, non seulement de se dvelopper mais, plus encore, de s'panouir. La mmoire devient la gardienne de l'identit et de la parent. L'identit tmoigne des origines de l'homme et de ses spcificits, alors que la parent traduit ses relations avec les autres, loigns ou proches. Il n'y a point d'expression de sentiments sans le travail de la mmoire ; l'homme qui en est dpourvu tombe dans un tat primaire o la libert de rflexion est vaincue par la ncessit des instincts et des pulsions. La mmoire anoblit l'instinct par l'lvation de l'esprit la hauteur de la conscience morale. Ont contribu cet ouvrage?:J.-P. Airut, E. Bauzon, S. Bauzon, G. Bernard, V. Brighina, J.-P. Clro, M. D'Avenia, C. Delsol, F. Farago, P. Ferreira Da Cunha, S. Howard, K. Knight, A. Lauterwein, F. Macioce, M.-A. Marigny-Van Spitael, B. Melkevik, E. Mesquida, J. Pradel, M. Protopapas-Marneli, Y. Roucaute, A. Stavelas, S. Tzitzis.